CD1 : La fumée du piano bar

1 POR CAUSA DE VOCÊ (Tom Jobim / Dolores Duran ) (A cause de toi)
Avec Dolores Duran, issu de l’ album « Dolores Duran canta para você dançar » (Dolores Duran chante pour que vous dansiez), de 1957
Un autre classique de la samba-chanson, avec une histoire particulière, racontée par Tom Jobim : « Je composais un morceau avec Vinicius. Je me suis alors rendu à la radio nationale, où se trouvait Dolores. Là bas, j’ ai joué le morceau, elle a sorti son crayon pour les yeux de son sac, a écrit les paroles en cinq minutes, et signé en bas : “Vinicius, un autre texte... ce serait dommage... hein ?»
Vinicius, qui avait toujours souffert de la jalousie de ses partenaires, n’ eut d’ autre choix que de reconnaître la communion complète qui existait entre la musique et les paroles qui venaient de sortir de la trousse à maquillage de Dolores.
2 CANÇÃO DA VOLTA (Ismael Netto / Antônio Maria) (Chanson du retour)
Avec Dolores Duran.
Samba-chanson classique d’ Antônio Maria, composée en 1954, ce morceau est une représentation typique des chansons d’ amour de l’époque pré-bossa, traversées par les remords et les échecs.
3 DE CIGARRO EM CIGARRO (Luiz Bonfá) (De cigarette en cigarette)
Avec Nora Ney, issu de l’ album de 78 tours de 1953.
Cette chanson fut un succès de radio qui représente bien lui aussi le mode de vie qui dominait à Copacabana dans les années 50 : personnages mystérieux, déclarations d’ amour, ambiances de bar feutrées… et l’âme recouverte par sept voiles de fumée de cigarette.
4 RESPOSTA (Maysa) (Réponse)
Avec Maysa, issu de l’ album « Convite para ouvir Maysa » (Invitation à écouter Maysa), de 1956.
Chanson enregistrée à l’ occasion de son premier disque, dont les paroles, écrites par la chanteuse elle-même, prophétisent sa trajectoire de vie :
« So digo o que penso, so faço o que gosto e aquilo que creio… »

(Je dis seulement ce que je pense, fais seulement ce que j’ aime faire, et ce que je crois)
Maysa se maria en 1955 avec le Comte Matarazzo, membre de l’une des familles brésiliennes les plus puissantes et conservatrices de l’époque. En 1957, elle le quitta pour suivre sa carrière de chanteuse. A partir de là, elle mena une vie très controversée, sans arrêt impliquée dans des scandales divers. Elle devint dépendante des drogues et, en proie à des passions destructrices, commit plusieurs tentatives de suicide. Autrefois chérie par les médias, elle finit par être persécutée par eux, qui la surnommaient sans pitié la « comtesse aux pieds nus ».
La vie de Maysa est inséparable de la scène, elle chantait ce qu’ elle vivait et vivait ce qu’ elle chantait. Elle mourut dans un accident de voiture tragique dans les années 70.
Son ami, le compositeur Jorge Mautner, la définit ainsi : « Elle a cassé les barrières au nom de la passion. Elle était radicale, tempétueuse et sublime. Existentialiste, elle chantait la tristesse, mais elle était dotée d’une incroyable ironie. »

5 SE É POR FALTA DE ADEUS (Tom Jobim / Dolores Duran) (Si les adieux nous manquent)
Avec Dolores Monteiro, issu de l’ album de 78 tours de 1955
Première version de ce morceau, qui inaugura le travail que Jobim et Dolores allaient accomplir ensemble.
6 TÃO SÓ (Dorival Caymmi / Carlos Guinle) (Si seul)
Avec Jacques Klein, issu de l’ album de 10 pouces « Jacques Klein, piano e ritmo » (Jacques Klein, piano et rythme), de 1953
Selon Vinicius de Moraes, il s’ agit du morceau que Tom Jobim jouait au piano quand il le vit pour la première fois au « Clube da Chave » : « Je me suis tout de suite aperçu que l’ on avait affaire à un pianiste différent. Il avait un son rafraîchissant, nouveau. » (cette musique n’ aura d ailleurs jamais été enregistrée par Tom Jobim)
7 HISTÓRIA DOS PESCADORES (Dorival Caymmi) (Histoire des pêcheurs)
Avec Dorival Caymmi, une partie de la musique originale, issu de l’ album « Caymmi e o mar » (Caymmi et la mer), de 1957.
8 OLHOS VERDES (Vicente Paiva) (Yeux verts)
Avec Elizete Cardoso, issu de l’ album de 10 pouces « Noturno » (Nocturne) de 1957
La samba interprétée par un orchestre était très populaire dans le Rio des années 40, lorsqu’ elle était encore jouée dans les grands casinos. En 1946, le casino fut interdit au Brésil, ce qui provoqua un revirement dans la structure de la vie nocturne de Rio, à l’époque capitale du pays, et se traduisit également par une hausse du chômage.
Copacabana était un quartier prometteur et absorba d’une certaine manière la demande de musiciens. A la différence des casinos, les bars et les boîtes qui animaient les nuits du quartier, beaucoup plus petits, se prêtaient mieux à des concerts plus intimistes. De cette manière, l’ espace influença le genre, et l’ on vit apparaître les premiers ensembles de piano/basse/batterie, la formation classique du jazz. A partir de là, le mélange avec la samba fut inévitable, ce qui aboutirait plus tard à la bossa-nova.
A cette époque à Copacabana, il restait encore deux boîtes de nuit d’hôtels qui avaient assez d’ espace pour accueillir des orchestres : au Copacabana Palace et à l’Hôtel Vogue.
Elizete travaillait pour le Vogue.

9 NINGUÉM ME AMA (Antônio Maria /Fernando Lobo) (Personne ne m’ aime)
Avec Fafá Lemos et son groupe, issu de l’ album de 10 pouces « Jantar no Rio » (Dîner à Rio) de 1954
Nous avons choisi cette version du fait de sa rareté et de sa beauté. Dans cet enregistrement instrumental, on peut entendre les éléments originaux du Trio Surdina : Garoto à la guitare, Fafa Lemos au violon, et Chiquinho à l’ accordéon. La version originale de 1952, interprétée par Nora Ney, rencontra un grand succès à la radio. Premier grand succès d’ Antonio Maria, qui allait devenir le roi de la samba-chanson.
15 O QUE É AMAR (Johnny Alf) (Qu’ est que c’ est amer)
Avec Mary Gonçalves et Johnny Alf au piano, issu d’un album de 1952
Le premier morceau enregistré de Johnny Alf. Bien que l'interprétation soit classique, on y sent dejà le changement de regard: une simplification du rapport amoureux qui définira le nouveau genre musicale et plutôt le nouveau style de vie.
Qu’ est que c’ est d'aimer ?
« É só olhar, depois sorrir, depois gostar... »

("C 'est seulement regarder, puis sourire, puis aimer..." )
10 FACEIRA (Ary Barroso) (Heureux visage)
Avec Zezinho et os Copacabana, issu de l’ album de 10 pouces « Mesa de Pista » (Table de piste) de 1957
Dans les années 50, ce genre d’ album « pour danser » était très courant. Nous avons choisi de mettre en valeur cette délicieuse interprétation du beau morceau de Ary Barroso de 1931. Dans cet album, le maître Zezinho dirige une constellation de musiciens brésiliens, parmi lesquels se détachent Astor Silva (trombone et arrangements) et Zezinho lui-même à la voix.
11 NA BAIXA DO SAPATEIRO (Ary Barroso)
Avec Elizete Cardoso, de l’ album de 10 pouces « Noturno » (Nocturne) de 1957
La voix d’Elizete Cardoso possédait les caractéristiques qui rapprochent le plus la chanson populaire brésilienne du chant lyrique. Avec un timbre unique en son genre, une grande amplitude vocale et une diction parfaite, elle fut rapidement connue comme la « Divine Elizete ». On peut vérifier toutes ces qualités à l’écoute de ce classique.

12 NOTURNO EM TEMPO DE SAMBA (Custodio Mesquita / Evaldo Rui) (Nocturne en tempo de samba)
Avec Elizete Cardoso, issu de l’ album de 10 pouces « Noturno » (Nocturne) de 1957
Custodio Mesquita était un pianiste compositeur très admiré de Tom Jobim. Cette composition, à l’interprétation difficile, est toujours citée dans ses interviews, de par sa beauté et son originalité.

13 RISQUE (Ary Barroso) (Raye)
Avec Elizete Cardoso, issu de l’ album de 10 pouces « Noturno» (Nocturne) de 1957
Un autre samba classique signée Ary Barroso et immortalisée par la interprétation d'Elizete Cardoso.
14 LEVIANA (Bororó)
Avec Os Cariocas, issu d’un rare album de 78 tours de 1952
Les paroles de ce drôle de bolero représente bien la vision masculine de la femme des années 50, lèger et dissimulé. Ce groupe vocal est un des acteurs de la bossa-nova.
16 QUANDO ELA SAI (Alberto Jesus / Roberto Penteado) (Quand elle sort)
Avec João Gilberto, issu d’un rare album de 78 tours de 1952
Avant de construire son propre style, João Gilberto chantait comme Lúcio Alves. Malgré la mauvaise qualité de l’ enregistrement, cette pièce rare mérite de figurer à cette sélection de par son importance historique

CD2 : La Mer

1 COPACABANA (Alberto Ribeiro / João de Barro)
Avec Dick Farney, issu d’un album de 78 tours de 1946
Le plus grand succès de Dick Farney, « Copacabana » est une chanson claire et lumineuse à une époque d’inspiration nocturne, et c’ est pour cela qu’ elle est entrée dans l’histoire comme prémisse de la bossa-nova. Influencé par le jazz américain et par sa condition de membre de la classe moyenne carioca, Dick Farney a forgé un style auquel s’ est identifiée la nouvelle génération de musiciens qui l’ ont désigné comme leur précurseur.
João de Barro, un des auteurs, fut le directeur artistique de Continental et lança la plupart des titres qui, aujourd’ hui, font partie de l’ histoire de la bossa-nova.
2 SÁBADO EM COPACABANA (Dorival Caymmi / Carlos Guinle) (Samedi à Copacabana)
Avec Lúcio Alves issu d’un album de 78 tours de 1951
3 TEREZA DA PRAIA (Tom Jobim / Billy Blanco) (Tereza de la plage)
Avec Dick Farney et Lúcio Alves, issu d’un album de 78 tours de 1954
Ce morceau connut un grand succès et mit un terme à l’énorme rivalité qui opposait deux grands fan-clubs de l’époque, ceux de Dick Farney et de Lúcio Alves - deux chanteurs sophistiqués, d’ influence jazzistique, qui inspirèrent beaucoup la nouvelle génération. La manière de chanter , comme s'il dormait au micro, surnomma le style comme la voie d'oreiller. L’ alternance entre les deux interprètes, le charme perceptible dans leur façon de chanter, et la thématique légère, firent de « Tereza da praia » un autre morceau précurseur de la bossa-nova.
4 VALSA DE UMA CIDADE (Ismael Netto / Antônio Maria) (Valse d’une ville)
Avec Lúcio Alves, issu d’un album de 78 tours de 1954
Il est devenu un véritable hymne qui symbolise la ville de Rio des années 50.
La manière de chanter de Lúcio Alves influença beaucoup João Gilberto, qui était son ami et qui a d'ailleurs habité dans son appartement. Avant de définir son propre style, il enregistra des chansons qu'on pouvait confondre avec les siennes.
5 CARIOCA 1954 (Ismael Netto / Antônio Maria)
Avec Dolores Duran, issu d’un album de 78 tours de 1954
Ces deux chansons d’ Antônio Maria révèlent une autre facette de ce personnage polémique de Rio : « Valsa de uma cidade » innove en insérant la lumière du soleil dans la composition, et « Carioca 1954 » se détache de son répertoire habituel en décrivant avec légèreté la figure du bohème des années 50. Les deux morceaux anticipent sur la vision à venir de la bossa-nova, en incluant le thème du paysage de la ville de Rio.
6 É DOCE MORRER NO MAR (Dorival Caymmi) (Il est doux de mourir en mer)
Avec Dorival Caymmi, issu de l’ album de 10 pouces « Canções Praieiras » de 1954
L'oeuvre de Caymmi est pure affirmation de la vie, dans ses chansons il n'y a ni désespoir ni conformisme, seul l'affrontement de la réalité avec dignité sans ressentiment. D'un moment de douleur à la joie de vivre, il chante la vie avec symétrie. La plage, la mer, le vent et le sable, la tempête, les sentiments, sont les éléments essentiels de sa musique, la forme du morceau est si integrée au fonds du texte, qu’ elle se détache de la réalité du thème, pour atteindre une liberté propre, simplement poétique et naturelle. Cette espèce de « doux formalisme » a beaucoup influencé la conception musicale de la bossa-nova. Le ciel, l’ amour, la mer, le sourire, la fleur, sont quelques uns des thèmes élémentaires qui inspireront la composition poétique d’un nouveau genre.
7 CANOEIRO (Dorival Caymmi) (L’ homme du canoé)
Avec Dorival Caymmi, issu de l’ album de 10 pouces « Canções Praieiras » de 1954
Caymmi décrit musicalement le mouvement du pêcheur relevant le filet de la mer.La chanson valorise le plaisir d’une scène quotidien à travers du rithme et de la melodie. Plus tard le « Barquinho (Petit bateau) » de la bossa-nova naviguera sur les mêmes routes poétiques.
8 MADALENA (Ari Macedo / Airton Amorim)
Avec Fafá Lemos, issu de l’ album « Jantar no Rio » (Dîner à Rio) de 1955
Cette interprétation entraînante datant de 1954 met en scène la formation légendaire du Trio Surdina: Fafa Lemos au violon, Chiquinho à l’ accordéon et le génial Garoto à la guitare.

9 LAMENTO DO MORRO (Tom Jobim / Vinicius de Moraes) (Plainte de la colline)
Avec Roberto Paiva, issu de l’ album de 10 pouces « Orfeu da conceição » de 1956
Morçeau issu de l’ album inaugurant le duo qu’ allaient former Tom Jobim et Vinicius de Moraes.
10 EU QUERO UM SAMBA (Haroldo Barbosa / Janet de Almeida) (Je veux une samba)
Avec os Namorados, et la participation de João Donato, issu d’un album de 78 tours de 1953.
Enregistrement extrêmement sophistiqué pour l’ époque. Participation à l’ accordéon de João Donato, considéré comme le grand précurseur de la base rythmique de la bossa-nova.
Dans cette version, il fait avec son accordéon ce que João Gilberto fera avec sa guitare quelques années plus tard. Selon les mots de l’écrivain Ruy Castro, spécialiste du genre : « …les basses de son accordéon cassaient le rythme avec une avalanche de syncopes, produisant une rythmique aux effets déconcertants, qui anticipait sur celle de la guitare de João Gilberto, cinq ans avant « Chega de saudade ». A l’époque, c’était tellement « moderne » que personne n’y a rien compris. »
11 CHORA CHORÃO (L. Bonfá)
(errata- il est imprimé dans l'album comme MINHA SAUDADE)
Avec Luiz Bonfá, issu de l’ album de 10 pouces « Luiz Bonfá » de 1955.
Dans cette version, João Donato joue de l’ accordéon. Par son jeu subtil à la guitare et ses harmonies modernes, Luiz Bonfa est considéré comme un pionnier, qui marque la transition de la samba-chanson à la bossa-nova.
12 SAMBOLERO (Luiz Bonfá)
Luiz Bonfá, issu de l’ album « Haute versatilité » de 1957
13 UMA NOITE NO PLAZA (Luiz Eça / Ed Lincoln) (Une nuit au Plaza)
Avec Luiz Eça / Ed Lincoln, issu de l’ album de 10 pouces « Uma noite no Plaza » de 1955.
Luiz Eça (piano), Ed Lincoln (bass), Paulo Ney (guitar) fréquentaient le milieu de la bossa, autour de Johnny Alf, à l’ hôtel Plaza. En 1955, Johnny Alf partit travailler à São Paulo et ils formèrent alors un trio pour le remplacer. « Uma noite no Plaza » est un instantané musical de ce moment charnière.
14 FOI A NOITE (Tom Jobim / Newton Mendonça) (Ce fut la nuit)
Avec Silvia Telles, issu de l’ album de 10 pouces « Carícia » (Caresse) de 1957
Beaucoup de critiques considèrent Silvia Telles, avec l’ enregistrement de ce disque, comme la vraie chanteuse pionnière de la bossa nova. Dans cette version, harmonie, mélodie et interprétation caractérisent d’ ores et déjà son style, le seul élément manquant étant le rythme inventé par João Gilberto, qui lui, apparaîtra pour la première fois en 1958 dans le disque
d’ Elizete Cardoso.





15 LUAR E BATUCADA ( Tom Jobim / Newton Mendonça) (Clair de lune et percussions)

Avec Sílvia Telles, issu d’ un album de 1957
Composition rare du duo dans ce rythme de samba batucada. Dernier morceau de Jobim enregistré avant le fameux disque d’ Elizete Cardoso en 1958.
16 IMPLORAR (Germano Augusto / Kid Pepe / Gaspar) (Implorer)
Avec le Quartet Excelsior, issu de l’ album de 10 pouces « Jantar dançante » (Dîner dansant) de 1955.
Le maître Zaccarias, face au légendaire Quartet Excelsior, fait également face à son temps – dans ce morceau, il joue de la clarinette et chante en intégrant sa voix aux instruments, anticipant sur le style de João Gilberto ; il est accompagné par Fats Elpidio au piano, Bill à la basse et Roméo à la batterie.
17 RAPAZ DE BEM (Johnny Alf) (Type bien)
Avec Johnny Alf, face A d’un album de 78 tours de 1955.
Ce disque fut extrêmement novateur pour l’époque. Les paroles de « Rapaz de bem » étaient assez informelles et anticipaient sur le mode de vie de la jeune génération qui naissait.
Cette nouvelle façon de chanter convertissait la voix en instrument, les arrangements étaient dissonants, influencés par le jazz mais tempérés par une mélodie typiquement brésilienne.
Plus tard, João Gilberto allait simplifier ces caractéristiques.
18 AQUARELA DO BRASIL (Ary Barroso) (Aquarelle du Brésil)
Issu de l’ album de 10 pouces « Garoto revive em alta fidelidade » – interprétation de Ary Barroso en 1957.
19 DUAS CONTAS (Garoto) (Deux perles)
Avec le trio Surdina, issu de l’ album de 10 pouces « Trio Surdina » de 1953
Ce morceau de Garoto faisait office de code secret entre les jeunes musiciens qui commençaient à former les rangs de la bossa-nova dans les années 50. Selon le musicien Roberto Menescal, l’un des membres du groupe, quand lors d’une soirée ou d’un bœuf on entendait quelqu’un esquisser les premiers accords dissonants de « Duas contas », il était immédiatement identifié comme appartenant à la nouvelle vague de modernisation de la musique brésilienne.
« Duas contas » une composition très innovante grâce à des harmonies basées sur des accords modifiés et des phrases poetiques sans rimes. Curieusement, il s’ agit de l’unique morceau du disque avec une interprétation vocale (celle de Fafa Lemos), interprétation qui anticipe d’ ailleurs sur celle de João Gilberto.
Garoto fut sans aucun doute l’un des grands instrumentistes brésiliens, malheureusement il succomba très jeune d’une attaque cardiaque à 39 ans. Le Trio Surdina ne survécut pas à la mort de Garoto. Considéré par de nombreux chercheurs comme « l’un des ensembles instrumentaux brésiliens les plus originaux et captivants », le Trio Surdina n’ avait jamais été ré-édité en vinyle ou en CD.